Il peut être utile de calculer son cycle menstruel pour tomber enceinte ou éviter une grossesse. Ou tout simplement pour savoir si tes hormones sont bien équilibrées (en cas d’acné ou de syndrome prémenstruel, par exemple).
Mais, comme tu vas le comprendre dans cet article, le corps de la femme ne répond à aucune méthode de calcul.
Ici, je vais t’expliquer les bases de l’OBSERVATION du cycle et ça… ça fait toute la différence et c’est bien plus fiable !

Comment calculer son cycle menstruel court long ou irrégulier

Comprendre les hormones pour calculer son cycle menstruel

Pour bien comprendre ton cycle, nous allons le découper en 4 phases. A chacune de ces quatre phases, les hormones envoient des signaux spécifiques à ton corps.

Je t’explique d’abord ces 4 phases et nous verrons ensuite comment observer ces signaux !

cycle menstruel schéma

Phase menstruelle : C’est la phase pendant laquelle tu perds du sang : la chute hormonale entraîne le détachement de l’endomètre (qui est la muqueuse utérine, ce qui correspond aux menstruations quand elle s’évacue).
Cette phase peut être fertile chez certaines femmes, lors de certains ou tous les cycles menstruels.

Phase folliculaire : Là, ton cerveau envoie (via la FSH : Hormone Folliculo-Stimulante) le message suivant aux ovaires : “ALLEZ LES MEUFS C’EST PARTI ON Y VA, ON FERTILISE TOUT CA LA HOPHOPHOP”.
Les ovaires sont alors stimulés et plusieurs follicules se réveillent. Et, tadâm : ils produisent alors les œstrogènes. C’est le début de la fertilité.

Phase ovulatoire : Alors là, la fertilité est à son comble. D’ailleurs, c’est la grosse fiesta dans ton utérus, dans tes ovaires et dans ton vagin :

  • l’endomètre est maxi-épais,
  • la glaire cervicale (pertes vaginales normales) coule à flot, sauf si tu es constipée 😉
  • les follicules sont PRÊTS : l’un d’entre sera l’élu lors de l’ovulation !
    En fait, l’ovulation (quand le follicule se rompt et libère son ovule) est rendue possible grâce au pic de l’hormone L.H. (Homone Lutéinisante).

Phase lutéale : La fête est finie, on remballe : la F.S.H et l’œstrogène vont aller décuver un peu. Ce qu’il reste du follicule après l’ovulation se transforme et change d’identité. Son nouveau petit nom c’est le corps jaune et il prend sa mission très à cœur : produire l’hormone progestérone et préparer le corps à une grossesse. Et ce, qu’il y ait effectivement eu ovulation… ou pas.
A ce stade, c’est la non-fertilité totale.

Alors pourquoi ne pas calculer son cycle menstruel ou son ovulation ?

Mais tout ça, c’est ce qu’il se passe dans le meilleur des mondes ! Car, en vérité, ton cycle menstruel VARIE d’un mois sur l’autre même. Oui, même si le nombre de jour est systématiquement le même !

Les longueurs de ces quatre phases vont, en interne, être modulées pour que ton corps puisse dealer avec ses autres priorités :

  • gestion du stress,
  • fatigue chronique,
  • mauvaise digestion,
  • difficulté à stabiliser le taux de sucre dans le sang…

Il peut y avoir des loupés qui passent inaperçus. Par exemple, on peut tout à fait avoir des fausses règles ! Elles correspondent en fait à une chute hormonale transitoire.

Faut-il pour autant jeter le calcul et l’observation du cycle menstruel avec l’eau du bain ? Euh, non, bien sur !

Sauf qu’au lieu de calculer le cycle en terme de jours (comme la méthode Ogino), on va plutôt observer au quotidien les signes de fertilité.
Grâce à ces indices de fertilité, on se situe par rapport aux phases du cycle.


Au final, on détermine précisément si on est fertile ou pas aujourd’hui !

Fun fact ? de nombreux gynécologues véhiculent encore l’idée que la phase folliculaire est fixe, avec une ovulation au 14ème jour et une phase lutéale de longueur aléatoire.
C’est totalement faux et c’est même l’inverse : la phase folliculaire peut s’allonger indéfiniment et l’ovulation arriver n’importe quand.
En conséquence, un surplus d’œstrogènes est sécrété et s’oppose à la phase lutéale. Cette dernière s’en retrouve alors anormalement raccourcie.
C’est d’ailleurs ce qu’il se passe pour les femmes atteintes de SOPK (syndrome des ovaires polykytiques), où la phase folliculaire peut durer jusqu’à plusieurs mois.

Les observations physiques

Disclaimer : avant tout, je voudrais t’avertir de quelque chose d’important. Il y a longtemps de ça, j’ai voulu me lancer seule dans la contraception naturelle, sans méthode ni vraie connaissance. Mais c’est dangereux… L’observation du cycle menstruel doit reposer sur une méthode structurée et approuvée pour être fiable.

| Lire aussi : Symptothermie, la contraception naturelle pour toute ?

Si tu souhaites pratiquer l’observation de ton cycle en toute sécurité, tu peux le faire avec la symptothermie.
Il existe aujourd’hui des outils fiables et peu coûteux, je t’en parle dans cet article : comment pratiquer la symptothermie en 2020 ?

Je vais maintenant exposer tout ce que tu dois savoir pour détecter naturellement ton ovulation ou l’arrivée de tes règles !

La glaire cervicale, A.K.A “les pertes blanches”

Tu l’as sans doute déjà observée si tu n’as pas pris la pilule toute ta vie fertile. Il s’agit des pertes vaginales blanches à transparentes, pâteuses ou gluantes mais toujours physiologiques.
(En gros si ça sent, si ça gratte, si ça brûle ou si ça prend une teinte verte, rose ou autre : c’est pas de la glaire cervicale et il faut consulter).

Elle est produite au niveau du col de l’utérus, en fonction des fluctuations hormonales.

Porqué ? Et ben pour te répondre, il faut revenir à sa fonction première ! (oui, je me sens un peu Jamy dans C’est pas sorcier, là ?).

| Lire aussi : Améliorer sa glaire cervicale naturellement

mucus glaire cervicale fertilité
Glaire cervicale fertile et étirable

La glaire cervicale sert à :

  • Aider les spermatozoïdes à rentrer par l’utérus
  • Empêcher les spermatozoïdes de rentrer par l’utérus

Non, c’est pas une blague ! C’est juste qu’en dehors des périodes fertiles, on ne veut pas risquer de laisser rentrer n’importe qui. Et potentiellement attraper une infection. Donc c’est simple : on laisse rentrer personne.

Par contre, en période fertile, on chouchoute les spermatozoïdes : on les nourrit, on les abreuve, on les fait glisser jusqu’à nos trompes de Phallope. Tout ça pour, en secret, effectuer une sélection si cruelle ?

Comment évolue la glaire en fonction du cycle menstruel ?

Glaire crémeuse
“Yaourt brassé”
Glaire étirable
“Blanc d’oeuf”
Glaire teinté par le corps jaune
“Polenta”
Elle s’observe généralement en début de cycle. Elle cassante et ne s’étire pas ou peu entre les doigts.
FERTILE
Elle est claire à transparente. Sa qualité est de type aqueuse, huileuse ou élastique comme du blanc d’oeuf.
FERTILE

Pour tomber enceinte, c’est cette glaire qu’il faut viser en priorité !
On dirait parfois une glaire yaourt brassé, mais elle est davantage grumeleuse, comme déshydratée.
Elle est parfois jaunâtre car elle teintée par le corps jaune.
NON FERTILE (mais confirmé par la température)

Le ressenti

Avant même d’observer la glaire cervicale, tu es en mesure de RESSENTIR l’humidité au niveau de la vulve.

C’est-à-dire, là tout de suite, sans les yeux et sans les mains, comment je me sens dans ma culotte ? Sèche ? Humide ? Mouillée ? Glissante ? Inconfortable ?
Ces ressentis ont évidemment un lien avec la glaire cervicale, mais pas que.

D’ailleurs, les hormones du cycle féminin influencent le pH vaginal et l’hydratation de la muqueuse.

En outre, on peut ressentir l’humidité avant d’observer de la glaire cervicale . Cela annonce que tu es déjà fertile.

La température

On parle de température basale, c’est-à-dire qu’elle est prise au réveil et toujours dans les mêmes conditions. Aussi, il est important d’utiliser toujours le même thermomètre, qui doit être à deux décimales. On ne trouve ces thermomètres que sur Internet.

Comment ça fonctionne ?
Après l’ovulation, la progestérone (sécrétée une fois que l’ovulation a eu lieu) booste le métabolisme. De ce fait, la température basale augmente légèrement. On reporte donc ces températures sur un graphique qu’on appelle le cyclogramme.

Le rôle de la progestérone est aussi de bloquer toute nouvelle tentative d’ovulation !

Selon les règles de la méthode utilisée (Sensiplan, Rotzer, Symptotherm), le décalage thermique observé, combiné aux autres observations, va permettre de valider le fait qu’on est passée en phase lutéale et donc non-fertile.

|En savoir plus : Comment pratiquer la symptothermie ?

Ces observations physiques correctement mises en relation sont les SEULES qui peuvent t’aider à précisément calculer ton cycle menstruel ou ton ovulation.

Il existe pourtant d’autres signes qui sont propres à chacune, et que tu vas ressentir grâce à l’expérience acquise…

Les observations émotionnelles

Elles ne permettent pas la contraception naturelle. Néanmoins, tu pourras te repérer dans les phases de ton cycle pour en faire une grande force au quotidien !

La vitalité et l’humeur

Les hormones œstrogène et progestérone influencent la sécrétion des neurotransmetteurs du bien-être et de la détente. Même ta concentration est influencée par les phases de ton cycle !

Loin de moi l’idée de dire que “t’es chiante, t’as tes règles ?“. Ces modifications sont plus subtiles que ça. Et, évidemment, ce n’est pas la seule chose qui pèse dans la balance !

| Lire aussi : Comment les hormones féminines impactent le cerveau ?

cerveau hormones et cycle menstruel

La peau et l’acné

Fais-tu partie des femmes qui savent qu’elles vont avoir leurs menstruations car elles ont soudainement de l’acné ?

C’est logique quand on sait que ces hormones du cycle féminin vont, tour à tour, hydrater ou regraisser ta peau.

D’ailleurs, il existe des solutions naturelles pour prévenir l’acné prémenstruelle 😉

|Lire aussi : Peau et Cycle menstruel, phase après phase

Métabolisme, faim et perte de poids

On peut dire, en gros, que l’œstrogène prépare ton corps à l’ovulation et que la progestérone prépare ton corps à la grossesse.
D’un point de vue de l’évolution et de la survie de l’espèce, chacun de ces objectifs amène une stratégie différente pour ton corps.

Avant l’ovulation, tu as peu faim et tu stockes davantage les calories. Cela te permet de te focaliser sur, EN GROS, la recherche du géniteur idéal.

Après l’ovulation, tu as davantage faim et tu brûles les calories. Pourquoi ? Ton endomètre bien épaissit se gorge de nutriments en phase lutéale et cela demande une énergie folle à ton corps !

| Lire aussi : Alimentation et cycle menstruel

Comment noter ses observations ?

Bon, c’est bien tout ça mais maintenant qu’est-ce que je fais avec ces observations ? Nous allons voir comment et où les noter !

Noter ce que tu observes

Les deux informations les plus importantes sont la glaire cervicale et la température. Idéalement, il te faudra observer ces signes pendant au moins dix jours de ton cycle.

La glaire est facile à observer au quotidien, chaque jour. C’est une habitude qui rentre assez vite ! Par contre, tu peux observer plusieurs qualités de glaire sur une même journée.
Alors laquelle choisir ? Et bien, toujours la plus fertile de la journée.

La température se note évidemment sur un diagramme correctement millimétré (tu les sens les relents de cours de techno, là ? ?). Afin de pouvoir déterminer le décalage thermique, tu as forcément besoin d’un support précis ! 😉

Mais si tu ne désires pas calculer ton cycle dans un but de contraception, tu peux te tourner vers un support plus ludique et créatif.

L’idéal dans tous les cas, c’est d’avoir un support qui recoupe toutes ces informations pour chaque jour du cycle menstruel.

Les supports qui te permettent de calculer ton cycle menstruel

Choisis ton support en fonction de ton train de vie et de ton objectif.

SUR PAPIERSUR APPLICATION
CONTRACEPTIONCyclogramme approuvé par une méthode symptothermique :
– Sensiplan
– Symptotherm
– INER
– Cyclamen
-…
Interprétation automatique :
Moonly (-10% sur ton abonnement avec le code MOONFLOW10)
– Sympto
– LadyCycle

Interprétation manuelle :
– OvuView
– Kindara
– Dafra
CONCEPTION
ou connaissance de soi
Toutes les méthodes ci-dessus plus :
– Mandala menstruel
– Fleur du cycle
– Tableau tracker de symptômes
Toutes les méthodes ci-dessus plus :
– Flo
– Clue

L’application Moonly pour calculer son cycle menstruel et son ovulation de façon FIABLE

J’apprécie les applications mobiles depuis l’époque où je voyageais beaucoup. Il me suffisait d’avoir mon téléphone et mon thermomètre dans mon sac et hop, je pouvais interpréter et suivre mon cycle au jour le jour.

La plupart des applications permettent de recueillir les informations de base.
Mais Moonly est accessible aux débutantes comme aux confirmées, que tu cherches à éviter une grossesse ou à tomber enceinte.

Cette application te permet de définir précisément si tu as ovulé ou non, selon les règles symptothermique.

Tu peux t’en tenir au cyclogramme basique, bien entendu. Mais si tu veux faire ton cycle menstruel une force au quotidien et vraiment le comprendre, tu pourras ajouter toutes les informations que tu veux de façon très ludique !

L’application est française. Sandrine et Ludovic sont frères et sœurs et l’ont développé ensemble.

Moonly s’utilise en version totalement gratuite, mais tu peux t’abonner pour obtenir des fonctions avancées (et soutenir Sandrine et Ludovic !).
Tu peux bénéficier d’une réduction sur cet abonnement avec mon code MOONFLOW10 si tu le souhaites 😉

application fiable pour calculer cycle menstruel et ovulation symptothermie
Aperçu de l’appli Moonly

Quelques questions fréquentes sur le calcul du cycle menstruel

Quand commence le cycle menstruel ?

Le premier jour des règles correspond au premier jour du cycle. En général, on tient compte des premiers saignements vraiment abondants.
Mais si tu es sujette aux spottings plusieurs jours, tu peux décider que c’est ton premier jour. L’essentiel c’est de toujours faire pareil d’un cycle sur l’autre !

Comment calculer son ovulation ?

Contrairement aux idées reçues, l’ovulation ne tombe pas toujours au 14ème jour du cycle même avec un cycle régulier.
En fait, la phase pré-ovulatoire peut-être de longueur variable et est impactée par l’alimentation, le stress, la fatigue et la glycémie.
Il est donc nécessaire d’observer les signes physiques envoyés par le corps : glaire cervicale et température basale.

Comment calculer son cycle irrégulier ?

La méthode du calendrier (aussi appelée Ogino) n’est JAMAIS fiable, même pour les cycles dit réguliers, qu’ils soient courts ou longs.
On utilisera des méthodes dites à deux indices de fertilité ou méthodes symptothermiques. Ces méthodes consistent à observer le corps au jour le jour. La femme reporte ces observations et interprète précisément son cycle menstruel.

Quelle différence entre le calcul et l’observation du cycle ?

Calculer, c’est compter le nombre de jour à partir du premier jour des règles. On estime alors que l’ovulation est aux alentours du 14ème jour.
Cette statistique tombe à côté de la plaque la plupart du temps.
Observer, c’est identifier et relever les indices réels de fertilité, jour après jour. Ces méthodes d’observations (symptothermie) sont très fiables, contrairement à la méthode Ogino.

Est-ce que les moniteurs de fertilité sont fiables ?

Malheureusement, ces moniteurs très couteux sont peu fiables.
En outre, le budget pour leur entretien est conséquent, alors qu’apprendre une méthode avec une conseillère en méthode symptothermique est peu couteux et rend la femme ou le couple autonome.
Voir aussi : Les moniteurs de fertilité, révolution ou arnaque ?

Les tests d’ovulation sont-ils fiables ?

Ces tests urinaires détectent en fait l’hormone LH dans les urines. Cette hormone LH est bien celle qui permet à l’ovulation de ce produire, mais :
– Un pic de LH ne garantit pas une ovulation de qualité et un processus complet ;
– Le pic de LH n’est parfois suffisant pour l’ovulation, mais insuffisant pour être détecté.

On dira plus calculer le cycle menstruel…

mais bien observer le cycle féminin !

Symptothermie Compiègne Méthode Naturelle Contraception Fertilité Holistique Naturopathie

En comprenant le rôle des hormones du cycle menstruel et en apprenant à identifier les signaux du corps, les femmes ont la possibilité de s’affranchir des contraceptions hormonales ainsi que des tests d’ovulation peu fiables et coûteux.

Après apprentissage, observer son cycle au quotidien n’est pas plus contraignant qu’une pilule.
En outre, la fertilité et la santé de la femme sont totalement préservées.

Il me semble que ce n’est pas en avalant une pilule quotidienne que nous gagnons notre liberté (liberté d’être disponible sexuellement chaque jour ?), mais bien en comprenant profondément notre corps.

Mieux encore : ressentir notre cycle permet d’améliorer notre quotidien. Nous gagnons en puissance et en bien-être, car le cycle impacte le cerveau, la vitalité, le métabolisme et même la peau.