Hirsutisme féminin, pilosité excessive, hypertrichose ou encore hyperpilosité chez la femme… Plusieurs termes pour désigner un trouble hormonal à l’origine de cette pousse des poils de type masculine chez la femme ! En cause : une production excessive de certains androgènes (hormones mâles) qui provoquent l’apparition de poils indésirables sur le corps et d’autres zones comme le visage, parfois accompagné d’acné. Mais même l’épilation définitive peut ne pas venir à bout de cette pilosité. Car il faut avant tout prendre en charge cet excès d’hormone masculine par un traitement adapté ! Dans cet article, je partage avec toi toutes les solutions et remèdes naturels pour lutter durablement contre la pilosité excessive chez la femme.
Sommaire
Quels sont les signes de l’hirsutisme féminin ?
5 à 10% des femmes en âge de procréer sont concernées par ce dérèglement hormonal. Mais n’est pas hirsutisme féminin qui veut ! Toutes les pousses de poils anarchiques ne se ressemblent pas forcément.
Les symptômes de l’hirsutisme chez la femme
En plus de la pilosité excessive dans les zones “mâles”, le médecin va chercher d’autres symptômes chez la patiente pour confirmer son diagnostic, via un interrogatoire, un dosage sanguin et un examen clinique :
– Acné (les mêmes hormones sont généralement responsables des deux, mais pas toujours)
– Calvitie féminine, chute de cheveux (en général, elle est partielle)
– Répartition de la masse grasse et la masse musculaire sur le corps
– Volume des seins, du clitoris
– Antécédents familiaux
Quant à l’évaluation de la densité de la fourrure, et bien le médecin peut utiliser une échelle bien précise : le score de ferriman !
Le score de Ferriman et Gallwey
Hirsutisme ou pilosité excessive ?
A première vue, on pourrait penser qu’il s’agit de la même chose. Mais en fait, il faut bien distinguer les deux :
– L’hirsutisme concerne la pilosité de type masculine chez la femme : barbe, moustache au dessus de la lèvre supérieure, torse…
– Quant à la pilosité excessive – ou hypertrichose – c’est le fait que la pilosité soit abondante en quantité, de façon générale.
Quelles sont les causes de l’hirsutisme féminin ?
Pour comprendre comment tu dois agir contre ce développement excessif pileux, je pense qu’il faut déjà en comprendre les mécanismes internes. Viens là que je t’explique simplement !
La surproduction de testostérone dans l’hirsutisme
A l’origine de cette pathologie, il y a toujours un excès d’androgène. On va reparler des causes même de ce déséquilibre hormonal, mais tout d’abord je voudrai éclaircir un point : le dosage de la testostérone ne suffit PAS à poser le diagnostic.
Il existe en fait plusieurs androgènes, et n’importe lequel pourrait être à l’origine de tes symptômes. Sauf qu’en naturopathie, on ne va pas utiliser les mêmes protocoles. Donc si on te prescrit un bilan hormonal, vérifie bien qu’il comporte tous ces dosages :
– Testostérone : elle doit être mesurée LIBRE idéalement. Si testostérone totale, alors il faut l’associer à la SHBG (ou TeBG, une enzyme qui désactive la testostérone), surtout si ton hirsutisme fait suite à la prise de pilule contraceptive. Ou encore si tu es concernée par un problème de thyroïde.
– SDHEA : il s’agit d’un androgène sécrété par les glandes surrénales.
– Delta-4-Androsténédione : c’est un précurseur de la testostérone et de l’oestrogène.
– DHT (Dihydrotestostérone) : souvent en excès dans l’hirsutisme classique, il s’agit en fait d’un métabolite de la testostérone qui est sans conséquence sur le cycle menstruel, mais très très actif sur la peau et les follicules pileux !
Pour bien comprendre ce qu’il se passe, le dosage des hormones masculines est généralement associé à :
– FSH et LH (les hormones hypophysaires qui gouvernent le cycle féminin)
– Estradiol (sécrétée par les ovaires pendant le cycle féminin)
– Progestérone (aussi une hormone du cycle menstruel)
– Cortisol (celle-ci est sécrétée par les surrénales, notamment en répondre à un stress)
Pourquoi les androgènes font pousser les poils ?
Les follicules pileux et la peau sont sensibles à nos hormones sexuelles. En effet, comme je ne cesse de le dire, la fertilité implique une stratégie d’ensemble pour tout notre corps et la façon dont il utilise ses ressources !
Il existe une balance entre les oestrogènes (sécrétés par les ovaires) et les androgènes (sécrétés par les ovaires ou les surrénales) :
– Tandis que les oestrogènes allongent la durée de vie des cheveux et limitent la pousse des poils,
– Les hormones masculines vont, elles, plutôt raccourcir la durée de vie des cheveux (d’où la calvitie), et stimuler la pousse de poil.
Mais un déséquilibre hormonal est vite arrivé ! A vrai dire, les oestrogènes sont elles-même issues des androgènes. Voici un schéma simple des conversions hormonales possibles :
Les causes de l’hyperandrogénie
On va essayer de bien identifier les causes biologiques de l’hyperandrogénie, afin que tu puisses cibler les solutions les plus adaptées à ta situation.
Les antécédents familiaux et la génétique
Les femmes d’origine méditerranéenne et indienne ont plus de chance d’être touchées par cette maladie. Dans ce cas, le cycle menstruel n’est pas forcément concerné par des irrégularités, mais la perte de cheveux est présente et la pilosité est assez importante.
En général, il s’agit soit d’une grande sensibilité au niveau des récepteurs, soit d’un excès de testostérone ou de son métabolite la DHT. Cette dernière agit principalement au niveau de la peau. Le taux de HT est plus important lorsque l’enzyme 5-alpha-réductase est très active. On parle d’hirsutisme idiopathique.
Cela peut être d’ordre génétique, mais l’hygiène de vie va aggraver la situation :
– Alimentation pro-inflammatoire
– Excès de sucre, grignotages
– Carences en minéraux, oligo-éléments, antioxydants
– Sédentarité
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Il s’agit d’un trouble d’ordre métabolique, dont la résistance à l’insuline est à l’origine dans 70% des cas.
Dans le SOPK, le cycle menstruel et la fertilité peuvent être impactés, mais pas toujours.
Lorsque le médecin diagnostique le SOPK, il cherche au moins 2 des 3 critères du consensus de Rotterdam :
– Aspect polykystique des ovaires à l’échographie (il s’agit en fait d’une accumulation anormale de follicules qui n’arrivent pas au stade de l’ovulation).
– Signes cliniques ou biologique d’hyperandrogénie
– Irrégularités ou absence de règles (aménorrhée)
Si tu es concernée, je t’invite à découvrir mon dossier complet : SOPK, des symptômes aux remèdes naturels
Les troubles des glandes surrénales
On parle ici de l’une de ces pathologies :
– Hyperplasie congénitale des surrénales, notamment par déficit en 21 hydroxylase
– Tumeur sur une glande surrénale
– Syndrome de Cushing
Dans ces cas-là, une ou plusieurs hormones produites par les surrénales sont généralement en excès (cortisol et autres corticostéroïdes, DHEA ou S-DHEA).
Quel est le traitement naturel pour soigner l’hirsutisme ?
Les remèdes naturels ne remplacent pas la consultation avec médecins et dermatologues, ni le diagnostic, ni le traitement qu’on te prescrit. Ils viennent se combiner à ces derniers, pour un maximum d’effets durables !
L’alimentation à adopter
Le taux de sucre dans le sang peut avoir un impact très important sur la surproduction d’androgènes, que ce soit dans le cas du syndrome des ovaires polykystiques, ou d’un excès de 5 alpha réductase ! C’est la raison pour laquelle je conseille presque toujours d’adopter un régime à index glycémique bas. Pour ce faire, tu vas veiller à :
– toujours commencer par des légumes et crudités
– consommer assez de protéines, incontournables pour ton équilibre hormonal
– préférer des féculents complets ou semi-complet
– ajouter la juste quantité de bons gras aux repas
Mais ce n’est pas tout. Le choix des aliments au cas par cas devrait aussi être une priorité la plupart du temps. Il vaudrait mieux qu’ils soient frais, de saison, cuisinés par tes soins (même simplement) et qu’ils respectent ton profil digestif.
Le zinc
Incontournable en cas d’excès de testostérone, le zinc bien dosé favorise la réduction de l’hirsutisme et de la perte des cheveux, notamment en cas de SOPK. Il est aussi généralement efficace contre l’acné hormonale ! Pas étonnant, puisqu’il permet de réguler le taux de testostérone et de DHT.
Ce nutriment peut même t’être prescrit par ton médecin, et être partiellement pris en charge par la sécurité sociale en tant que traitement.
Mais tu peux aussi te fournir librement ! Dans ce cas je te recommande le Zinc bisglycinate disponible chez Nutripure (tu bénéficies d’ailleurs de -10% avec mon code de parrainage : MYMOONFLOW).
Les plantes anti androgènes
Certaines plantes favorisent la conversion des androgènes en oestrogène. C’est très pratique, c’est efficace MAIS il peut y avoir des contre-indications. Je te recommande donc de consulter ta naturopathe préférée pour vérifier que ces plantes te conviennent (et aussi pour les prendre correctement : qualité, moment du cycle, dosage).
– Racine de pivoine (Oestrogène like)
– Cônes de houblon (Oestrogène like)
– Palmier nain (ou Sabal, anti-DHT)
– Ortie et Romarin (réduisent la sensibilité des récepteurs à la DHT)
– ECGC du thé vert (antioxydant)
– Huile de coco (les acides oléique, myristique et laurique réduisent la 5-a-réductase)
– Alfalfa (anti-LH)
Le traitement médical
Quelle pilule pour diminuer la pilosité ?
Une pilule peut être proposée par l’endocrinologue ou gynécologue, en fonction de ta situation. Mais il faut garder à l’esprit que si tu as besoin de l’arrêter un jour, ses effets se dissiperont et pourront même laisser place à un effet rebond qui peut être impressionnant dans certains cas.
C’est sans doute la raison pour laquelle de plus en plus d’utilisatrices ont recours au sevrage pour arrêter leur pilule.
Néanmoins, dans les cas les plus graves (virilisme), cette solution sera sans doute la plus adaptée. C’est généralement l’acétate de cyprotérone qui est prescrit, pour une durée la plus courte possible. En effet, ses risques et effets secondaires peuvent être graves (méningiome, notamment).
L’épilation définitive
Elle ne sera définitive qu’avec un traitement adapté sur le long terme. Sinon, gare à la repousse ! Il existe plusieurs techniques :
L’épilation au laser : elle est réalisée par un dermatologue et convient davantage aux poils foncés et peau claire.
La lumière pulsée : cette technique peut être réalisée à la maison, ou en centre par une esthéticienne. Moins agressif que le laser, il faudra néanmoins davantage de séance pour une épilation complète.
L’épilation par électrolyse : si tu as des poils clairs et fins, cette technique te conviendra sûrement mieux. Par contre, les séances sont longues et sont plutôt adaptées aux petites zones (comme le menton).
Comment traiter l’hirsutisme naturellement chez la femme ?
Retrouve ton équilibre hormonal
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Finalement, pour venir à bout définitivement de l’hirsutisme féminin, il faut considérer plusieurs paramètres :
1. Ton équilibre hormonal global (définir quel androgène est en excès, pour quelle raison)
2. Améliorer ton hygiène de vie, et avoir une alimentation adaptée à tes besoins (équilibre glycémique, anti-inflammatoire, riches en nutriments et antioxydants)
3. Adopter le ou les traitements médicaux et naturels compatibles ensemble
4. Opter pour une épilation qui te convient à long terme
